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La digicopie fait-elle aussi bien qu'un téléobjctif ?

La digiscopie peut-elle faire aussi bien qu'un téléobjectif ?

Voilà une question qui a déjà fait couler par mal d'encre et de salive.

Le spécialiste américain Roger Cicala a comparé côte à côte une Swarovski ATX 95 équipée de l'adaptateur TLS APO et les super-télés Canon 800mm f/5.6 et 400mm f/4. Dans les deux cas, le boîtier utilisé était identique : un Canon EOS 7D moyen format.

Dans une telle comparaison, l'ATX 95 joue le rôle du poids plume, tant pour l'épaule que pour le portefeuille, les téléobjectifs cités coûtant 2 ou 3x plus cher et étant 1,5 ou 2x plus lourds.

Comparaison sur cible standard

Le premier exercice fut de photographier une cible standard USAF 1951 en adaptant la distance de manière que, tant sur l'ATX à 30x et 40x que sur le 800 m seul ou additionné d'un multiplicateur 1.4x, la cible remplisse le cadre.

A ce jeu, l'ATX sort des résultats superbes en centre d'image, faisant quasiment jeu égal avec ce que l'on peut considérer comme le meilleur super-télé du marché. On note juste l'apparition d'un peu de franges de chromatisme à 40x, mais cela reste discret.
Par contre, dès que l'on s'écarte du centre de l'image, l'avantage du 800mm Canon se marque nettement. L'image reste de haute qualité presque jusqu'a bord, alors qu'elle se dégrade très rapidement avec l'ATX.
Nous expliquerons pourquoi par la suite.


En haut, le Canon 800 f/5.6 sans et avec teleconverter 1.4x. en bas, la Swarovski ATX 95 à 30x et 40x. Les écarts qualitatifs sont faibles en centre d'image.


Dès que l'on s'écarte du centre de l'image, l'ATX 95 (à droite) perd pied face au Canon 800mm f/5.6


A fort agrandissement, l'image digiscopique fournie par l'ATX 95 (à gauche) n'égale pas celle fournie par le Canon 500m f/4.

Comparaison en conditions réelles

Roger Cicala a ensuite entrepris un test "grandeur nature" en emmenant en balade le Canon 500 f/4 et la Swarovski ATX 95. Réalisant une série d'images depuis le même endroit, il les a ensuite recadrées pour les amener au même grossissement, le Canon 500 mm étant évidemment plus faible que l'ATX à ce sujet.

Avec des agrandissements réduits, la longue-vue fait illusion, mais dès qu'ils augmentent, il n'y a pas de discussion possible : elle ne peut pas rivaliser avec le super-télé. Plus on utilise des grossissements élevés avec le zoom de la longue-vue, moins le résultat est bon.

Conclusions pratiques

La digiscopie produit de très bons résultats pour des publications de petite taille, pour des images destinées au net ou pour faire de la vidéo, moins exigeante en définition. Pour des impressions papier de grande taille, même avec le meilleur équipement possible, elle ne rivalise pas avec les téléobjectifs de haut de gamme.

Le digiscopeur aura tout avantage à utiliser les grossissements les plus faibles de son matériel car la qualité se réduit rapidement en poussant le zoom. Et il devra aussi veiller à conserver sa cible au centre de l'image, car le rendu s'effondre en se rapprochant du bord.

À visitez aussi : DIGISCOPIE

L'œil n'est pas un capteur photo

Fondamentalement, une longue-vue est conçue pour rapprocher optiquement un sujet et fournir son image à la rétine de notre œil. Le téléobjectif fait le même travail, pour un capteur photographique. Or, notre œil est un objet globulaire et notre rétine ressemble à une portion de sphère, elle est courbe. La longue-vue fournit donc son image a un "capteur courbe" (ce qui est plus simple à réaliser).
Par contre, le télé est conçu pour livrer une image idéale à un capteur plan. Voilà pourquoi l'image délivrée par la longue-vue à un capteur photo plan se dégrade rapidement dès que l'on s'écarte du centre : l'image n'est plus nette, pour des raisons géométriques (que je vous épargnerai).
Plusieurs constructeurs, dont Swarovski, remédient partiellement à ce problème en utilisant un aplanisseur de champ, mais le résultat n'est pas parfait. De plus, c'est alors durant l'observation qu'un champ plat produit un sensation étrange pour notre œil et notre cerveau qui en interprète les données !

L'écart de prix très important entre une longue-vue de haut de gamme et un super-téléobjectif de même niveau rend compte du fait que celui-ci dispose de technologies beaucoup plus avancées (diaphragme réglable, mise au point automatique, stabilisation de l'image...) et d'une construction optique plus sophistiquée (ex : 17 lentilles sur le Canon 500 f/4 et 12 lentilles, oculaire compris sur une Kowa TSN 883 avec 30x wide).

Bref, une longue-vue n'est pas un super-télé, même si, de nos jours, on peut transformer l'un en l'autre avec des résultats qui sont quand même loin d'être mauvais. A côté de la très populaire digiscopie, qui adapte un appareil sur une longue-vue, il existe en effet aussi des adaptateur qui transforment un télé en longue-vue !


Pour le net ou les reproductions de petit format, la digiscopie tient son rang. Ici, Canon Powershot S90 et Kowa TSN 883. © TopOptics


Un téléobjectif est une construction optique extrêmement sophistiquée.

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